Une ville pour tous : quand genre et accessibilité se rejoignent

Une ville pour tous : quand genre et accessibilité se rejoignent 2017-06-26 Une ville pour tous : quand genre et accessibilité se rejoignent
Atingo

« Nos villes ont-elles un sexe ? » Tel était le nom donné à la conférence organisée par les Midis de l’Urbanisme le 24 mars dernier à Louvain-la-Neuve et à laquelle s’est rendue Chantal Moëns, conseillère en accessibilité chez Atingo.

Personnes âgées ( 2 hommes et 10 femmes)assises sur un banc

L’espace public est fréquenté par plus de femmes que d’hommes

Si le titre semble aguichant, des études ont pourtant fait ressortir un constat : les espaces publics sont majoritairement conçus et réalisés par des hommes. Or, ce sont les femmes qui fréquentent le plus ces endroits : cheminements jusqu’aux écoles, crèches, commerces, utilisation des transports en commun, fréquentation des espaces de convivialité du quartier (plaines de jeux, parcs), etc. Les espaces ne sont dès lors pas toujours investis par les femmes comme les concepteurs l’avaient imaginé, certains endroits étant parfois complétement délaissés. En cause, on peut citer un sentiment d’insécurité, un espace peu accessible, un manque d’éclairage…

Mais pourquoi le « gender mainstreaming » intéresse-t-il Atingo ? Parce que, parmi les critères incontournables pour qu’un espace public soit « genré », c’est-à-dire pour qu’il fasse l’objet d’une stratégie visant à renforcer l’égalité entre les hommes et les femmes, se trouvent des critères d’un espace public accessible aux personnes à mobilité réduite. Par exemple : la largeur du trottoir, la praticabilité du sol, l’éclairage, la transparence des espaces, la signalétique, l’entretien des espaces publics… Tout cela améliore en effet la qualité de la vie en ville ainsi que le confort de tous et doit être pris en compte dès l’avant-projet. Rendre la ville égalitaire permet aussi de rendre la ville inclusive !

Des études ont ainsi été menées dans une série de pays, dont la France. Un guide référentiel « Genre et Espace public » a été publié par la Mairie de Paris en octobre 2016, proposant une multitude de recommandations pratiques à l’attention des architectes, urbanistes et personnes en charge de l’aménagement du territoire.

À un niveau plus concret, Namur a récemment demandé un audit de quelques quartiers qui seront prochainement rénovés.  Celui-ci s’est fait sous forme de marches exploratoires, organisées par l’asbl Garance, avec des femmes issues ou fréquentant ces quartiers. Un rapport a été remis à la Ville et les recommandations qui s’y trouvent devraient faire l’objet d’un guide d’urbanisme pour tous les futurs aménagements sur le territoire namurois. Namur serait alors la première ville belge à intégrer la dimension du genre dans les futurs aménagements de ces espaces publics ! Avec la conviction que « Faire d’une ville un espace où les femmes se sentent libres de circuler en toute sécurité revient en réalité à améliorer la ville pour le plus grand bénéfice de l’ensemble de la société (PMR, personnes âgées, enfants…)! »