Version texte sans mise en page du dossier paru dans le numéro 14 d’Aires Libres
En 2013, la question « Faut-il rendre l’environnement accessible ? » ne se pose plus. Le vieillissement de la population aidant, chercheurs, politiciens, citoyens… s’accordent sur l’idée que construire sans anticiper les soucis de mobilité des aînés relève de l’aberration. L’idée que la réduction de mobilité touche une part très importante de la population, tôt ou tard, temporairement ou définitivement, et sous des formes bien plus diverses que la seule problématique des personnes en chaise, a fait elle aussi du chemin.
Enfin l’idée commence à percoler dans les esprits que rendre l’environnement accessible au PMR (personne à mobilité réduite) apporte un surcroît de confort pour tous.
Et pourtant…
Après plus de trente ans consacrés à promouvoir l’accessibilité, Gamah constate que bien des aménagements actuels présentent encore des lacunes de conception. Et qu’il est toujours nécessaire d’intervenir pour que l’accessibilité soit intégrée dès les avant-projets ou prise en compte lors de rénovations. Outre les freins techniques et budgétaires, ces lacunes ne peuvent provenir que d’un manque d’information et surtout, à la base, de formation.
Par conséquent, Gamah recommande que l’accessibilité soit intégrée dans le cursus des concepteurs du cadre bâti : architectes et ingénieurs. Mais pas seulement : maçons, menuisiers, électriciens, plombiers sont concernés. De même que les fonctionnaires chargés d’encadrer réglementairement la construction. Et pour épauler tous ces intervenants, une nouvelle profession spécialisée a sa place : le conseiller en accessibilité.
Ce dossier analyse les causes du déficit actuel d’intégration de l’accessibilité dans les pratiques. Il jette aussi les grandes lignes de ce que pourraient être les formations à l’accessibilité.
Dossier coordonné par Anne-Sophie Marchal
Lacunes de conception : les causes
Si les esprits intègrent peu à peu l’accessibilité, les habitudes et traditions de conception et d’exécution ont la dent dure. Trop nombreux sont encore les constructions traditionnelles (présence de ressauts, de couloirs trop étroits…), les cheminements inadaptés (dévers trop importants, dalles podotactiles non réglementaires…) et les moyens de transport peu ou pas praticables. Quelques pistes pour comprendre pourquoi.
Quatre explications, variées mais interdépendantes, peuvent être avancées.
Une évolution lente des représentations sociales
Sans doute est-ce lié à notre culture et à la place historiquement octroyée aux personnes handicapées dans la société. Jusqu’à la fin du XIXe siècle, ce sont des monstres qu’il faut cacher et bannir. Avec la première guerre mondiale, la patrie ne veut pas renier ceux qui se sont battus pour elle. Pour les mutilés, prothèses, rééducation, allocations voient le jour. Les personnes handicapées sont mieux prises en compte, le vocabulaire change pour les désigner, des aménagements apparaissent. Le regard de la société évolue pour faire passer les personnes handicapées d’une situation d’exclusion vers l’intégration. Les concepteurs et gestionnaires d’espaces publics suivant la tendance, l’environnement se transforme lentement pour faciliter les déplacements de tous. Aujourd’hui, il est considéré comme la cause première du handicap. Louis-Pierre Grosbois, architecte et auteur de « Handicap et Construction », en a fait un théorème : « Une personne valide dans un espace inaccessible est une personne handicapée et une personne handicapée dans un espace accessible est une personne valide. »
Un domaine vaste et complexe
Le monde du handicap est vaste et hétérogène. Psychologie, sociologie, emploi, médecine, architecture, urbanisme… sont concernés par les problématiques qui y sont liées. L’accessibilité touche tant les bâtiments (musées, écoles, maisons, hôpitaux, commerces, hébergements…), que les cheminements (trottoirs, espaces verts, traversées piétonnes…), les transports (trains, bus…), la culture (accès aux infrastructures et aux contenus), etc. Les PMR doivent pouvoir circuler partout et profiter de tout ce que propose la société. Les embûches surgissant sur leur chemin en sont donc révélées. Mais généraliser les solutions à mettre en place est difficile car chaque situation est particulière. Les bonnes pratiques ont progressé ces dernières années et le principe de conception universelle tend à s’imposer. Mais le « réflexe accessibilité » n’est pas encore généralisé.
Des informations difficiles à dénicher
Un professionnel soucieux des besoins des PMR dans un projet de construction ne trouve donc pas toujours aisément les réponses à ses questions. Sa première référence sera la réglementation (CWATUPE, RRU) qui fournit quelques éléments de réponse (mesures minimales, équipements à prévoir, etc.), mais surtout axés sur les besoins des
chaisards et parfois délicats à interpréter. Autre source : les associations expertes en accessibilité. Mais elles se comptent sur les doigts d’une main en Fédération Wallonie-Bruxelles.
Un sujet encore trop peu enseigné
Concevoir un environnement « PMR friendly » est complexe : le bon sens et la pratique ne suffisent pas, une formation est nécessaire. Or les questions d’accessibilité sont peu, voire pas enseignées dans l’enseignement supérieur. Le sujet n’est pas imposé dans les programmes des futurs architectes, urbanistes, designers, paysagistes, ni dans celui des aspirants ergothérapeutes, kinésithérapeutes, psychomotriciens.
Et encore faudrait-il que ces programmes déjà chargés y consacrent suffisamment de temps pour laisser des traces dans les pratiques de ces professionnels.
Enseigner l’accessibilité : tout un programme !
Face au constat de carence dans la chaîne de la mise en accessibilité, comment réussir à transmettre les règles et bons usages aux professionnels ?
Plusieurs niveaux d’apprentissage peuvent être déployés :
>> une sensibilisation des étudiants via leurs études ;
>> une formation continue pour soutenir les professionnels et les informer des dernières nouveautés ;
>> une formation approfondie pour permettre d’aborder les multiples facettes du sujet. Un nouveau métier – conseiller en accessibilité – en découlerait.
L’Union européenne incite les États membres à travailler dans ce sens. Un groupe de travail a d’ailleurs rédigé une résolution sur l’introduction des principes de conception universelle dans les programmes de formation de l’ensemble des professions travaillant dans le domaine de l’environnement bâti. Cette résolution, surnommée « Résolution
de Tomar », a été adoptée par le Comité des Ministres le 15 février 2001 (http://goo.gl/1MbCZO).
Le B.A. – BA pour tous les professionnels de la construction
Pour que l’accessibilité soit intégrée partout dans notre environnement, il faut bien entendu que les professionnels du cadre bâti en tiennent compte. Pour cela, dans leur cursus initial, les futurs concepteurs devraient tous participer à un cours consacré aux personnes à mobilité réduite et à leurs besoins. D’autres professionnels sont également concernés : en effet, il arrive fréquemment que des projets soient menés sans l’intervention d’un architecte ou d’un ingénieur. Un tel cours devrait donc aussi être intégré à la formation des futurs maçons, menuisiers, électriciens, plombiers…
Qu’aborderait ce cours ?
Tout d’abord, il s’agit d’élargir la notion de personnes handicapées à celle de personnes à mobilité réduite. Une contextualisation mettra en valeur l’importance du sujet : personnes en fauteuil roulant ou marchant difficilement, individus présentant une déficience auditive et/ou visuelle, personnes avec difficultés de compréhension, parents avec des enfants en bas âge, grands-parents, personnes porteuses d’un plâtre… Être conscient que ce panel représente tout de même un bon tiers de la population et que finalement, tout le monde est concerné de près ou de loin, permet de lui accorder une certaine importance !
Ensuite, il est utile d’inciter les jeunes à considérer le handicap comme une résultante de défauts inscrits dans l’environnement (et non pas comme un problème uniquement lié à la personne). Pour cela, l’idéal serait d’aborder toutes les matières avec le principe de conception universelle en toile de fond. Les étudiants doivent comprendre que l’objectif à privilégier lors de la conception d’un projet est bien de construire une oeuvre ou un espace qui réponde aux besoins de tous les êtres humains. Ce point de vue ne peut toutefois être pleinement apprécié que si la conception universelle est détaillée dans un cours mais également inscrite dans l’ensemble des cours (faute de quoi, il risquerait d’être perçu comme un élément marginal). Enfin, une explication des difficultés rencontrées par les PMR éclaire encore mieux le sujet : quels sont les problèmes pour franchir un ressaut, pourquoi un chaisard a-t-il besoin d’espace pour effectuer un demi-tour en chaise roulante, comment une personne déficiente visuelle reconnaît-elle son chemin, quels soucis de communication rencontrent les personnes malentendantes, etc.
Pour garder tout cela à l’esprit, notamment au moment de la conception d’un projet, une mise en pratique (déplacement en chaise roulante, sous bandeau, sous casque…) s’avère souvent efficace. Être temporairement en fauteuil roulant, aveugle ou malentendant permet de mieux percevoir la relation entre les individus et ce qu’ils ont construit. Suite à cette expérience, les étudiants penseront certainement à la nécessité de construire des ouvrages répondant aux besoins de tous lorsqu’ils seront eux-mêmes les concepteurs, réalisateurs ou rénovateurs de lieux de vie. À ce niveau-ci, il importe essentiellement de comprendre que l’environnement joue un rôle prépondérant dans la vie de tout citoyen et qu’il est dès lors fondamental de le construire ou de le rénover en pensant aux besoins de tout le monde (et pas uniquement à ceux de l’homme modèle). Respecter les principes de la conception universelle permet non seulement aux personnes à mobilité réduite de s’approprier l’espace mais augmente également le confort de tout citoyen. Chaque concepteur doit retenir que l’usage prime sur tout. Ses choix peuvent créer du handicap… ou le supprimer !
Une formation spécifique de conseiller en accessibilité
Les cursus de base doivent éveiller les étudiants et ouvrir leurs regards à certaines problématiques. Mais c’est au travers des sessions spécialisées que les aspects techniques et détaillés de sujets plus récents ou complexes peuvent être traités et discutés. Si des formations spécifiques existent pour devenir auditeur énergétique ou conseiller en prévention, une formation précise traitant de l’accessibilité permettrait aux associations de partager le savoir qu’elles ont acquis au fil des ans et des combats menés.
Pourquoi une spécialisation ?
L’accessibilité est un monde complexe à cerner et il est nécessaire de lui consacrer un temps suffisant. De plus, des professionnels d’horizons très divers (architectes, urbanistes, paysagistes, ergothérapeutes, assistants sociaux, employés communaux, responsables de chantiers, psychomotriciens, etc.) sont concernés. Ils pourraient ainsi être regroupés et un dialogue enrichissant s’instaurerait entre eux.
Sur le terrain, ces experts seront capables de s’adresser à différents acteurs (architectes, PMR, employés communaux…). Cela permettrait de coordonner les actions et de centraliser les informations à chaque échelle (communale, régionale, institutionnelle…).
Au niveau local, ces personnes ressources pourraient relayer les demandes de PMR/d’associations… et inciter la concertation entre les acteurs concernés. Avec sa population vieillissante, la société ne pourra que tirer des avantages des compétences de ces spécialistes en accessibilité ! L’objectif principal est donc de former des experts pour qu’ils puissent conseiller les professionnels travaillant de près ou de plus loin dans le domaine de l’environnement bâti et assurer un suivi spécifique. Ainsi, ils pourront les inciter et leur donner les clés pour « concevoir et composer différents produits et environnements qui soient, autant que faire se peut et de la manière la plus indépendante et naturelle possible, accessibles, compréhensibles et utilisables par tous, sans devoir recourir à des solutions nécessitant une adaptation ou une conception spéciale ».
Quel profil ?
>> Des concepteurs : architectes, ingénieurs, agents communaux (services travaux, voirie, logement, etc.), urbanistes, paysagistes, designers, architectes d’intérieur, chefs et coordinateurs de chantiers, maîtres d’oeuvre ;
>> des promoteurs et agents immobiliers ;
>> des assistants sociaux, « handicontacts » ;
>> des spécialistes du mouvement etde la motricité : kinésithérapeutes, ergothérapeutes, psychomotriciens, etc.
>> des personnes désireuses de travailler au quotidien pour améliorer l’accessibilité de l’environnement.
Demandez le programme !
La trame de fond de tous les modules de formation serait la conception universelle. Les matières à étudier doivent fournir aux futurs conseillers toutes les clés pour améliorer l’accessibilité de l’environnement :
>> Une contextualisation pour définir la notion de PMR et d’accessibilité (pour qui et pour quoi oeuvre-t-on ?)
>> Une (re)découverte des difficultés et besoins des PMR : connaître les problèmes des personnes à mobilité réduite et en comprendre les causes permet de mieux réfléchir un aménagement mais fournit aussi des arguments dans une négociation.
Découvrir les embûches via une mise en situation et/ou des témoignages marquera profondément les participants.
>> Une revue des lois fédérales, régionales, européennes et une explication des normes dans le détail.
>> L’étude de la conception et de l’exécution d’un projet : méthode pour réussir l’accessibilité, prescriptions techniques à mettre en oeuvre, rôles de chaque partie (maître d’ouvrage, auteur de projet, commune, bureau d’études…), cheminement d’un projet et de ses démarches administratives. Ces différents éléments doivent être considérés dans des contextes variés (bâtiments, cheminements, transports…).
>> Une méthodologie pour évaluer l’accessibilité d’un cadre bâti déjà existant : que prendre en compte et comment l’évaluer ?
>> Des techniques de communication : concertation et de gestion de conflits, conduite et suivi de réunions, art de la négociation, manière de présenter et argumenter les enjeux et bénéfices de l’accessibilité ; méthode pour transmettre l’information concernant le niveau d’accessibilité (site Internet, communiqué de presse, entretiens avec la presse…) ; les partenariats à privilégier et le réseau à développer : associations représentatives des PMR et celles oeuvrant pour une meilleure accessibilité, ressources utiles.
>> Des champs particuliers d’étude, qui s’amplifieront dans les années à venir : l’accessibilité d’une attraction touristique, d’un festival, d’un site classé…
Afin de rendre les participants acteurs de leur formation, l’idéal est de limiter le groupe à une quinzaine de personnes. Les formateurs pourront plus facilement alterner les méthodes utilisées : cours théoriques et techniques, mises en pratique, analyses critiques de plan, rencontres avec des PMR et des professionnels tenant déjà compte de l’accessibilité, travail en sous-groupes, etc. Dans le paysage belge, seuls les experts en matière d’accessibilité sont actuellement compétents pour proposer une telle formation. Il s’agit donc essentiellement des employés de quelques associations membres du CAWaB. Lorsqu’une telle formation aura été répétée plusieurs fois, des conseillers en accessibilité pourront également former de nouveaux confrères. Un réseau se créera, alimentant les discussions, tenant les conseillers au faîte de leur expertise, leur permettant de se serrer les coudes pour continuer à faire progresser l’accessibilité.
Une offre de formations continues
Tous les professionnels ne se spécialiseront pas en accessibilité. Mais comme ils seront confrontés à cette question régulièrement, il importe de continuer à leur proposer des journées de formation à thème (l’accessibilité d’un bâtiment par exemple). Même si tous les détails n’y seraient pas traités, de tels séminaires permettraient d’améliorer l’accessibilité générale de l’environnement.
Vu ailleurs
En France, la « Loi handicap » a multiplié les formations, colloques, journées d’étude sur le thème du handicap. Un simple coup d’oeil à « l’agenda de l’accessibilité » (http://goo.gl/t9oDZK) répertorié sur le site du Ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie suffit à démontrer l’essor du sujet !
Quant aux écoles préparant à des professions dont l’objet est la conception ou la réalisation de bâtiments, de lieux spécialement aménagés pour être ouverts au public, ainsi que d’installations ou d’équipements susceptibles d’y être incorporés , elles sont tenues d’intégrer l’accessibilité dans leurs programmes.
Des formations universitaires ont aussi été créées pour pouvoir creuser la matière et former des experts (lire à ce propos l’entretien d’Olivier Gagey en page 16).
Le Royaume-Uni possède un réseau d’« access officers ». Reconnus comme exerçant un métier à part entière, ces spécialistes s’assurent que les besoins des PMR sont bien pris en compte lors de travaux de l’environnement bâti. Ils assurent un lien avec les organisations de personnes handicapées. Ils promeuvent l’accessibilité des lieux et incitent à améliorer l’espace public. Ils se tiennent au courant des nouveautés en matière d’accessibilité et proposent des solutions aux professionnels de la construction. Bref, ce sont de réels experts en accessibilité. (L’entretien en page 15 est d’ailleurs consacré aux « access officers ».)
Conseiller en accessibilité, un nouveau métier
Tout comme il existe des conseillers en environnement, des conseillers en mobilité ou des conseillers en prévention, les concepteurs devraient pouvoir faire appel à un spécialiste en accessibilité pour veiller à intégrer cette dimension dans leur projet.
Quelles sont les tâches typiques d’un conseiller en accessibilité ? En tant que personne ressource, il a pour objectif de sensibiliser les professionnels à l’importance de la prise en compte de l’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite. Il accompagne les différents acteurs concernés dans leurs projets en les informant et en les conseillant sur les réglementations en vigueur et les bonnes pratiques. Il recherche avec eux des solutions permettant de répondre aux besoins des PMR. Il favorise les échanges entre les interlocuteurs, qu’ils soient des acteurs techniques, politiques ou des PMR. Il informe chacun, essayant de convaincre et de concilier les opinions divergentes afin d’aboutir à une solution satisfaisante pour le plus grand nombre. Il interpelle ou alerte les responsables lorsqu’une situation est critique.
Ses caractéristiques
Le conseiller en accessibilité est capable d’appréhender les contraintes de chacun. Il peut reconnaître les diverses situations de réduction de mobilité dans différents environnements mais perçoit aussi les difficultés techniques des concepteurs. Il participe à la recherche de solutions pragmatiques et efficaces. Il inscrit ses missions dans un cadre de collaboration et n’est en aucun cas un inspecteur. Le conseiller en accessibilité alterne travail de bureau (analyse de plans, rédaction de recommandations…), participation à des réunions, visites de chantier et audits de terrain. Il présente donc des compétences inter et pluridisciplinaires.
Le conseiller en accessibilité intervient à la demande d’une structure privée (entreprise, bureau d’étude…) ou publique (administration régionale, communale…). Il peut aussi agir suite à l’interpellation d’un citoyen ou de son propre chef.
Comment faire émerger ce métier ?
Le meilleur moyen serait une impulsion politique : réglementation en faveur de la conception universelle (dans l’enseignement mais aussi dans les lois relatives à l’aménagement du territoire), incitants financiers pour les communes engageant ces spécialistes, octroi de subsides pour la réalisation de travaux améliorant l’accessibilité, privilège pour les projets menés en collaboration avec un conseiller en accessibilité… Les pistes sont nombreuses !
En attendant, d’autres instances telles que l’ordre des architectes, les fédérations d’ingénieurs et d’urbanistes, les associations d’ergothérapeutes, etc. peuvent également agir à leur niveau par exemple en promouvant la formation, en plébiscitant les conseillers en accessibilité, en commandant des cycles de ces formations.
Soutien via un réseau dynamique et entreprenant
Un réseau professionnel permettrait à ces experts de se tenir informés des nouveautés techniques, des avancées en matière de recherche, des changements dans les réglementations… et serait aussi un lieu d’échanges de bonnes pratiques. Les conseillers pourraient témoigner et expliquer les projets suivis, leurs difficultés et dénouements. Des formations ou colloques pourraient être proposés à tous ces conseillers, éventuellement en réponse à une demande spécifique de leur part. Ce serait l’occasion de faire le point sur leur métier, de prendre du recul par rapport à leurs actions, d’approfondir un thème… et de repartir avec des motivations supplémentaires. Outre l’organisation de ces moments d’échanges et de formation, le réseau des conseillers en accessibilité aurait pour mission de promouvoir et représenter cette profession.
L’accessibilité ne sera bientôt plus une option
En mars 2007, la Belgique a signé la convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées. Le handicap y est considéré comme le résultat d’une interaction entre une personne présentant une incapacité et les obstacles que lui oppose une société non inclusive. En adhérant à cette convention, la Belgique s’engage à prendre des mesures pour améliorer l’environnement dans lequel les personnes handicapées vivent afin qu’il ne constitue plus une barrière à leur pleine participation. De son côté, l’Europe travaille à un « Acte européen sur l’accessibilité ». Si le contenu n’est pas encore clairement présenté, il est certain que le contexte réglementaire européen va évoluer. D’ici quelques années, l’accessibilité ne sera plus une option. C’est donc maintenant qu’il faut anticiper les inévitables changements et contraintes apportées par ces nouvelles législations règlementations.
Confrontées à ces présages mais aussi au vieillissement de sa population, La Région de Bruxelles-Capitale a bien compris l’intérêt du défi : le Ministre de l’Aménagement du
territoire a commandé une formation afin d’enseigner l’accessibilité. Une première session expérimentale, destinée à former des conseillers en accessibilité, a débuté mi-octobre. À la fin de celle-ci, l’ébauche du réseau évoqué dans ce dossier devrait donc voir le jour.
Que ce soit pour une journée de formation ou pour un parcours plus complet, manifestez votre intérêt ! C’est grâce à une mobilisation générale (des professionnels de la construction et de la motricité, du monde politique, des employés communaux, des citoyens) que les choses bougeront.
Pour les prochaines élections de mai 2014, chaque parti ne manquera pas de se remettre en question. Voilà une belle opportunité pour inscrire l’accessibilité au programme des prochains gouvernements (régional et communautaire entre autres pour l’enseignement et la formation) et de placer l’accessibilité en bonne position !