Rendez-vous dans les zones de rencontre (version texte en continu)

Rendez-vous dans les zones de rencontre (version texte en continu) 2017-03-14 Rendez-vous dans les zones de rencontre (version texte en continu)
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Version texte sans mise en page du dossier paru dans le numéro 7 d’Aires Libres

Aménager une voirie, c’est immanquablement partager l’espace public entre ses multiples usagers. A l’ère de la ville multimodale et durable, que l’on soit piétons, cyclistes, motards, automobilistes, chauffeurs de bus, livreurs…, chacun doit trouver sa place dans la cité. Les différentes fonctions et activités urbaines devront également pouvoir se poursuivre et se développer.

Afin de tout concilier de façon équilibrée, de nouveaux concepts éclosent à travers l’Europe : cour urbaine, zone de flânerie, zone à vitesse réduite, zone de circulation apaisée, zone de rencontre, espace partagé…

Coup d’œil dans le rétroviseur

Dans bon nombre de pays, depuis l’avènement des véhicules à moteur, le développement urbain s’est articulé automatiquement autour d’eux, au détriment des cyclistes et des piétons, à mobilité réduite ou non. Pour organiser la circulation, les différents usagers de la route ont été séparés. Trottoirs surélevés, bordures, passages pour piétons, potelets, marquage au sol… ont progressivement fait leur apparition pour être aujourd’hui présents en surabondance. Plus question pour les passants et les promeneurs de circuler et traverser où bon leur semble.
Les distances à parcourir à pied ont ainsi parfois été allongées. Au final, les caractéristiques et les besoins des personnes non motorisées en ont été oubliés : trottoirs étroits ou encombrés, revêtement incommode, traversées mal situées ou dangereuses…
Du reste, si ce principe de ségrégation n’est pas sans effet sur la qualité de l’environnement urbain, il a également un impact sur le comportement et la sécurité des usagers de la route.
Dans un environnement où chacun est strictement canalisé, traverser sur un passage pour piétons donne un sentiment de sécurité. Cependant, des études(1) montrent que près d’un piéton accidenté sur trois l’est sur un de ces passages… Si les automobilistes ne respectent pas toujours ces zones, les piétons qui s’engagent sans regarder et imposent leur priorité endossent également une part de responsabilité.

Phrase en exergue

« S’occuper des piétons, c’est gérer le quotidien, donc le banal, c’est s’intéresser à ce qui se passe de manière inaperçue. Ce n’est ni glorieux, ni spectaculaire. C’est discret, mais fondamental. » Marie-José Wiedmer-Dozio, Chef du service urbanisme de la ville de Genève

Faites demi-tour dès que possible !

Peu à peu, une nouvelle façon de concevoir l’espace public se développe. Une répartition plus équitable est maintenant défendue. En 1988, le Parlement européen approuve la charte européenne des droits du piéton. L’article II souligne la nécessité d’un revirement dans la manière de concevoir les espaces publics : « Le piéton a droit à vivre dans des centres urbains ou des villages aménagés à la mesure de l’homme et non de l’automobile et à disposer d’infrastructures facilement accessibles à pied ou en vélo ».
Par ailleurs, il devient inacceptable de concevoir un espace public sans prendre en compte différents enjeux :
> les enjeux environnementaux : les aménagements réalisés doivent inciter à une mobilité durable(2);
> les enjeux sociaux : la conception d’un espace public ne peut exclure aucun des citoyens (enfants, personnes handicapées, personnes âgées, citoyens non motorisés…) ;
> les enjeux économiques : l’activité commerciale doit être stimulée grâce aux travaux entrepris ;
> les enjeux sanitaires : l’impact de l’inactivité physique et de la pollution (sonore, aérienne…) sur la santé des citoyens ne peut plus être ignoré ;
> les enjeux relatifs à la vie urbaine : l’espace public doit être convivial, favoriser les échanges et augmenter le sentiment de sécurité de ses usagers.

En marche vers de nouveaux espaces

Un nouveau concept, déjà bien implanté en Hollande et en Suisse, émerge en Belgique : la « zone de rencontre ». Dans cette configuration, le piéton retrouve sa place et est à nouveau situé au centre de l’attention. La priorité lui est octroyée et son confort est assuré au mieux.
En Belgique, le concept de zone de rencontre est intégré en 2004 dans le Code de la route. Il s’agit d’une extension de la notion de « zone résidentielle » qui existe depuis 1978. Alors que la zone résidentielle est limitée aux quartiers dans lesquels l’habitat prédomine, la zone de rencontre est créée dans des secteurs accueillant des activités à caractère communautaire : écoles, commerces, tourisme, artisanat… Ces deux types de zone sont signalées par le même panneau, à savoir le F12a (début de zone) et F12b (fin de zone).
Une zone de rencontre est un espace de plain-pied, à l’intérieur duquel les piétons sont prioritaires sur les véhicules, motorisés ou non, et peuvent circuler sur toute la largeur de la voie publique. Les trottoirs et les passages pour piétons sont supprimés. Les jeux y sont également autorisés. La seule restriction pour les piétons est de ne pas entraver la circulation sans raison.
Pour garantir une cohabitation harmonieuse des usagers et la sécurité des plus vulnérables, la vitesse des véhicules est limitée à 20 km/h. Le Code de la rue(3) indique que « Les conducteurs ne peuvent mettre en danger les piétons, ni les gêner. Au besoin, ils doivent s’arrêter. Ils doivent en outre redoubler de prudence en présence d’enfants. » Le stationnement est, quant à lui, interdit sauf sur les emplacements prédéfinis par un marquage au sol et une signalisation appropriée. Ce principe permet de réduire les obstacles à la visibilité.
Dans ces zones de circulation apaisée, les piétons retrouvent la liberté de leurs mouvements et peuvent se déplacer de manière continue. Les automobilistes, pour leur part, circulent à allure réduite mais de manière fluide.

Des atouts…

A priori déconcertantes, les zones de rencontre révèlent pourtant de multiples avantages.

Une meilleure répartition

Un équilibre est établi entre les usagers et chacun trouve sa place dans cet espace. La voirie n’est plus un endroit dévolu principalement à l’auto mais d’abord aux piétons. Cette situation peut sembler logique dans la mesure où les déplacements pédestres sont incontournables pour tout citoyen. N’oublions pas que, parmi les piétons, on retrouve « l’automobiliste qui a trouvé une place de parc(4) ».

(1.) Source : IBSR
(2.) « On peut définir une politique de mobilité durable comme une politique de transport qui cherche à concilier l’accessibilité, le progrès économique et les objectifs écologiques dans un aspect durable. » In Mobilité durable – Enjeux et pratiques en Europe – asbl Pour la Solidarité – décembre 2009
(3.) D’importantes modifications ont été apportées au Code de la route par l’Arrêté Royal du 4 avril 2003, plus connu sous le nom « Code de la rue ». Un meilleur équilibre entre les différents types d’usagers et une plus grande sécurité pour les usagers doux sont les axes principaux des changements introduits. Cet arrêté est entré en vigueur le 1er janvier 2004.
(4.) Définition du piéton selon Pierre Dac

Dans cette organisation spatiale, les diverses embûches habituellement rencontrées (passages pour piétons peu accessibles, potelets et panneaux importuns, voitures garées…) sont pour la plupart abolies. Les piétons peuvent emprunter le trajet le plus court pour aller d’un endroit à l’autre. L’environnement, qui était devenu un facteur provoquant le handicap, est maintenant pensé de manière à respecter et intégrer tous les usagers, PMR compris.
La zone de rencontre induit donc une autre relation entre les usagers. L’habituel rapport de force est inversé. Cette fois, c’est la circulation de l’automobiliste qui est maîtrisée pour que celui-ci se sente comme invité. Son attention est fixée sur la fonction dominante de l’espace : le commerce, la vie piétonne, le jeu… et non sur la circulation routière. D’une vision lointaine, il passe à une vision large. Cela lui permet de s’insérer dans la zone tout en tenant compte des usagers doux. Il perçoit mieux les activités présentes en bord de chaussée et peut donc adapter sa conduite.
La convivialité des rues englobées dans la zone de rencontre s’en voit donc nettement améliorée et la vie de quartier est redynamisée. Les piétons, en tant que « jardiniers de l’espace public », reprennent leur place.

Une plus grande sécurité

La zone de rencontre préserve, voire améliore, la sécurité des piétons. Le principe de prudence, imposé au plus fort vis-à-vis du plus vulnérable, permet de garantir une meilleure sûreté (l’automobiliste doit veiller aux cyclistes et piétons tandis que le cycliste fait attention aux passants…).
La diminution de la vitesse maximale autorisée, et pratiquée, est un élément indispensable de la réussite du dispositif. Cet effet peut être obtenu, entre autres, en limitant au maximum la signalisation. Pour endiguer cette sensation de désorientation, parfois ressentie comme de l’insécurité, les usagers se montrent alors plus prudents et attentifs. Ils communiquent davantage entre eux. Le manque de signaux routiers (marquage au sol, panneaux et feux de signalisation…) est instinctivement remplacé par les interactions humaines. Cette communication verbale ou non verbale entre les différents usagers de la route n’est, bien entendu, possible qu’à faible vitesse… Le retrait de ces nombreux dispositifs améliore en outre la visibilité et la clarté de la voirie.

Phrase en exergue

« La ville n’existe que par les pas de ses habitants ou de ses voyageurs, qui l’inventent en la vivifiant de leurs parcours, de leurs rencontres, de leur fréquentation des boutiques, des lieux de culte, des administrations, des halls de gare, des salles de spectacles, des cafés, des lieux de loisirs. » David Le Breton, Éloge de la marche

Une qualité urbanistique accrue

Cette nouvelle conception de l’espace public augmente indéniablement sa qualité urbanistique : la vitesse réduite des véhicules diminue le bruit ; la disparition des signaux routiers rend l’espace plus agréable et plus convivial ; le flux des véhicules reste correct même à faible allure.
On y retrouve tous les avantages de la zone piétonne (liberté de mouvement des piétons, vie de quartier, convivialité…) sans exclure la circulation des voitures.
Dans une telle zone, les différentes fonctions de la ville sont prises en compte et mieux respectées. La zone de rencontre comble donc une lacune entre la zone piétonne et la zone 30.
Le terme « rencontre » choisi pour qualifier ces espaces exprime bien l’intention recherchée : la création d’un espace partagé au sein duquel les conflits se gèrent par une relation de convivialité au bénéfice de tous et non par un rapport de force.
Au final, les besoins d’une partie des PMR sont particulièrement entendus et intégrés. Les chaisards, parents avec poussette, personnes se déplaçant avec un déambulateur, livreurs (bref, les personnes « à roulettes ») profitent tout particulièrement de l’absence de dénivellation et de la place disponible. Plus besoin de se faufiler entre le mur et un poteau ni de franchir une bordure…

… et des obstacles !

Par contre, la zone de rencontre peut produire un sentiment de malaise et d’inquiétude pour les personnes déficientes sensorielles et les citoyens plus âgés.

Une orientation problématique

Dans une zone de rencontre, aucun changement de niveau, aucune dalle podotactile, aucune modification majeure du revêtement n’apporte les informations nécessaires aux citoyens malvoyants ou aveugles pour s’orienter. Contrairement à la zone résidentielle dans laquelle il est possible de suivre l’alignement des façades, la présence de terrasses, d’étalages, de panneaux publicitaires… dans une zone de rencontre perturbe la circulation. Une ligne guide artificielle doit donc être placée. Pour ne pas entraver le cheminement des personnes en chaise, une bordure guide est préconisée. Une étude suisse a déterminé que cette bordure ne peut mesurer plus de 4 centimètres de hauteur et doit disposer d’un chanfrein de 16 centimètres. La personne non-voyante profitera de ce repère pour s’orienter dans la zone. Cela lui permettra également de ne pas entraver involontairement la circulation et de ne pas se mettre en danger.
Délimitant une zone spontanément moins fréquentée par les automobiliste, la bordure guide peut également rassurer un certain nombre d’usagers tels que les piétons déficients auditifs, les citoyens plus âgés et les personnes ayant des difficultés de compréhension.

Une négociation visuelle indispensable

L’interaction entre les usagers, la négociation visuelle et l’interprétation des messages verbaux et non verbaux conditionnent le bon fonctionnement d’une zone de rencontre. Quid des enfants, des personnes déficientes visuelles, handicapées mentales ou simplement plus âgées ? Ces citoyens ne disposent pas (ou plus) des aptitudes nécessaires pour décoder cette dimension de la communication. En conséquence, négocier de manière non verbale une traversée peut se révéler très difficile et insécurisant.
Il ne s’agit donc pas juste de modifier quelques comportements mais de changer des habitudes bien ancrées dans la culture de la population. Cependant, le fonctionnement des zones de rencontre ne doit pas reposer exclusivement sur les contacts visuels. Ces espaces doivent être configurés de manière telle que l’automobiliste se sente invité et donne naturellement la priorité aux piétons.

Des grands axes à suivre

Pour mener à bien l’implantation d’une zone de rencontre, certaines conditions doivent être réunies tant au moment de sa conception que durant ses premiers mois d’utilisation.

La planification

Certains lieux sont naturellement plus propices à l’aménagement d’une zone de rencontre : centres-villes, places, endroits de marché, rues étroites, sites touristiques… Cependant, une réflexion plus globale doit être menée pour étudier les emplacements réellement intéressants, coordonner les aménagements et articuler les différents sites entre eux par une politique cohérente de mobilité et d’urbanisme.
Prévoir une (ou plusieurs) zone de rencontre n’est pas suffisant. Il faut également parvenir à l’inscrire dans le réseau routier de la commune. Les études montrent que la question de la circulation apaisée d’une zone induit généralement une réflexion sur l’ensemble du réseau urbain. En début de projet, il est donc utile de réaliser une cartographie des déplacements et des habitudes. Elle permettra de pointer les rues de transit qui garderont la circulation comme fonction principale. Les activités urbaines et sociales pourront être plus ou moins mises en valeur dans les autres rues. Dans une zone de rencontre, ce sont les fonctions directement liées aux usagers qui doivent primer : effectuer ses courses, flâner dans la rue, boire un café en terrasse, rejoindre sa maison ou son appartement, faire du lèche-vitrines, dîner avec ses amis…
Par ailleurs, cette zone doit être connectée à un réseau de trafic plus rapide de manière à conserver la qualité de son réseau lent et l’usager doux doit pouvoir rejoindre des transports en commun ou sa voiture assez rapidement.
Le succès d’une zone de circulation apaisée reposant fortement sur son acceptation par tous, une concertation doit être organisée avec tous les acteurs : services communaux concernés (travaux, urbanisme…), échevins, commerçants, riverains, professionnels en aménagement du territoire, usagers… Leurs demandes seront ainsi entendues et considérées, leurs craintes seront apaisées. Outre son aspect pédagogique, cette consultation est imposée par la circulaire ministérielle du 23 juin 1978 relative aux zones résidentielles.

Encart : Des transports en commun actuellement interdits

En Belgique, les transports en commun ne peuvent pas circuler dans les zones de rencontre. Or, ces espaces sont souvent déployés là où le commerce et l’horeca sont présents de manière dense. Afin d’inciter les citoyens à délaisser leurs autos pour se rendre dans ces centres, il conviendra de modifier notre législation. La Suisse et la France l’autorisent déjà et n’ont jusqu’à présent observé aucun problème. Une demande de modification du Code de la route a été introduite au Service Public Fédéral Mobilité. A ce jour, la question n’a pas encore obtenu de réponse. Tant que la situation restera inchangée, il est certain que les communes préfèreront implanter des zones 30 sur leur territoire plutôt que des zones de rencontre…

Les aménagements nécessaires

Dans et autour d’une zone de rencontre, l’aménagement doit particulièrement être réfléchi afin de créer l’effet souhaité. Trois aspects doivent être approfondis : le mobilier urbain, les connexions piétonnes et les parkings.

> Le mobilier urbain

Partant du principe que la désorientation favorise la sécurité(5), la zone de rencontre nettoie l’environnement d’une grande partie de la signalisation. L’attention de l’usager n’est plus captée par une multitude de panneaux. Sa vigilance se concentre alors sur ses conditions de circulation et sur ce qui se passe autour de lui.
Pour accentuer encore la visibilité de tous, diverses démarches doivent être cumulées : la suppression des panneaux de signalisation, la limitation des places de stationnement, la pose d’un éclairage choisi judicieusement, etc.
Dans la zone de rencontre, la disposition des équipements doit marquer la rupture avec les voiries habituelles : pas de couloir de circulation matérialisé pour les autos ni de trottoir pour les piétons, présence de végétation et de mobilier urbain brisant l’aspect rectiligne de l’espace routier, stationnement limité…
De même, pour mettre en évidence le changement de logique, les entrées et sorties doivent pouvoir être reconnues comme telles. Outre les panneaux réglementaires à apposer, des aménagements spécifiques doivent être prévus pour créer un effet de porte. Soit on tirera profit de la configuration existante pour accentuer la crédibilité de l’espace de circulation apaisée, soit on aura recours à du mobilier urbain, de la végétation… placés judicieusement.
Il est également intéressant de parsemer l’espace de bancs ou de sièges incitant le public à se reposer, à prendre le temps et à ne pas considérer la rue comme une simple zone de passage.

(5.) Voir le point de ce dossier traitant des avantages d’une zone de rencontre (page 10)

> Des connexions piétonnes depuis et vers la zone de rencontre

Des liaisons pédestres de bonne qualité favorisent la reconquête de l’espace par les piétons. Elles seront réalisées entre les différents espaces de circulation apaisée (zones 30, piétonnes et/ou de rencontre). Les aménageurs veilleront à imaginer des trajets directs et délivrés de la circulation automobile.

> Le stationnement

Pour limiter la circulation routière dans le site et inciter les piétons à reconquérir les lieux, le stationnement doit être limité au strict nécessaire, voire dédié uniquement aux personnes handicapées. Il conviendra, alors, de prévoir un nombre suffisant de places de parking aux abords de la zone afin de ne pas contraindre les usagers à de trop longs trajets à pied.

La mise en place

Une fois l’espace aménagé et opérationnel, il importe de s’assurer de son bon fonctionnement et du respect des nouvelles règles (la modération de la vitesse et la priorité accordée aux piétons essentiellement). Différentes étapes doivent se succéder.

> une période d’information

Une campagne d’information et de sensibilisation doit être effectuée à large échelle : affiches dans la rue, distribution de tracts et d’un toute-boîte, publicité radiophonique et télévisuelle, réunions de quartier… L’intérêt de cette démarche est non seulement d’informer les usagers des nouvelles règles à respecter mais aussi de leur faire comprendre la portée et les raisons de ces mesures : diminution de la distance de freinage, réduction du nombre d’accidents et de leur gravité, perte de temps dérisoire….

> une phase de contrôle

Une surveillance doit être organisée. Il s’agit d’abord de vérifier la vitesse des automobilistes. En cas d’allure trop élevée, il convient d’alerter le conducteur. Différents systèmes peuvent être recommandés : présence de policiers, contrôle automatique avec affichage en temps réel de la vitesse, radars préventifs…
Ensuite, après avoir laissé un délai d’adaptation, des sanctions seront appliquées (procès-verbaux dressés par la police ou pose d’un radar fonctionnel).
> un temps d’évaluation
Il est important que les effets obtenus soient observés dans le temps pour constater les évolutions et les problèmes présents quelques mois après la création de la zone de rencontre(6). En Suisse, un des pays précurseur en la matière, une évaluation est imposée par la réglementation après un an de mise en service de la zone de rencontre. Des modifications peuvent ensuite être apportées pour améliorer l’espace et mieux répondre aux besoins.
Enfin, des diagnostics réguliers valent la peine d’être menés pour s’assurer que les aménagements correspondent toujours bien aux usages et, le cas échéant, effectuer quelques changements.
(6.) Pour cela, un état des lieux doit donc avoir été réalisé au moment de l’étude du projet !

A la conquête de l’espace… partagé !

Dans les zones de rencontre, conçues et aménagées telles que décrites dans ce dossier, les piétons, PMR ou non, retrouvent réellement une place centrale et circulent en plus grand nombre. La vie urbaine est favorisée, le nombre d’accidents diminue et le bruit est drastiquement réduit. La vie de quartier s’en trouve privilégiée et l’espace public est alors utilisé de manière commune et communautaire.
Cependant, ce concept étant à ce jour relativement jeune, des études, observations et expérimentations sont encore menées. Des réponses doivent être apportées pour résoudre certains obstacles, particulièrement les problèmes de repérage et d’orientation pour les personnes déficientes visuelles. Il s’agit maintenant d’être créatif et innovant pour faire en sorte que les zones de rencontre deviennent « all PMR included » !

Anne-Sophie Marchal et Marie-Ange Vandecandelaere