Version texte sans mise en page du dossier paru dans le numéro 9 d’Aires Libres
Rares sont les lieux où on ne la voit ni ne l’entend… La signalétique fait partie intégrante de notre quotidien. Nous n’y prêtons pas toujours attention dans des espaces que nous connaissons bien et nous l’apercevons à peine lorsqu’elle est bien conçue. Une bonne signalétique facilite nos déplacements et nous fait gagner un temps précieux. Toutefois, elle peut parfois nous embrouiller plus que de raison et c’est là qu’elle nous saute aux yeux : qui ne s’est jamais retrouvé confus devant un fléchage, un pictogramme, une carte d’orientation ? Nous sommes régulièrement face à des systèmes de signalisation incohérents, peu clairs et mal positionnés. Nous nous perdons alors facilement et nous sommes obligés de demander notre chemin.
Contrairement à la signalisation routière, la signalétique en tant que telle n’est pas définie du point de vue légal. Les concepteurs y vont ainsi de leurs propres considérations, rendant parfois la compréhension de l’environnement floue et complexe. Or, elle joue un rôle primordial dans la conception d’espaces accessibles et confortables pour tous. Pour les personnes à mobilité réduite (PMR), elle s’avère donc cruciale.
Mais qu’est-ce exactement que la signalétique ? Comment la mettre en place pour qu’elle soit efficace et permette à chacun de comprendre l’espace qu’il parcourt et utilise ? Comment la rendre accessible aux personnes à mobilité réduite ?
Un domaine multidirectionnel
La signalétique est définie comme « tout dispositif fournissant à l’usager des indications de sécurité ou des informations lui permettant de cheminer aisément »(1). Au-delà du panneau de signalisation qui donne une information à distance, elle concerne donc le fléchage, l’éclairage, les contrastes, les plans…
La signalétique permet tout d’abord de s’orienter. Elle donne l’occasion aux usagers de se déplacer d’un point A à un point B et de se situer dans un espace déterminé. Elle a également pour mission d’informer en répondant aux différentes questions que peuvent se poser les utilisateurs (heures d’ouverture, renseignements divers sur le site, sécurité…). Elle structure ainsi leurs comportements et permet de les sécuriser. Enfin, elle a une fonction symbolique. Elle donne une identité visuelle propre aux espaces. Elle devient alors un outil de communication mais aussi de création, tant les possibilités en la matière sont nombreuses.
« Aux frontières de la communication et de l’aménagement d’un espace » (2), la mise en place d’une bonne signalétique prend en compte différents aspects. Elle se construit selon l’environnement et les besoins des usagers, y compris les personnes à mobilité réduite.
« L’implantation de la signalétique repose sur un équilibre. L’équipement doit se trouver au bon endroit et disposer du bon contenu afin de délivrer un message utile et rapidement compréhensible » (3).
Trois éléments à signaler
Une signalétique efficace est une signalétique visible, lisible et compréhensible par tous (4). Le critère de non-discrimination à l’égard des personnes à mobilité réduite est donc capital. D’autant plus que « chaque type de handicap peut être appréhendé comme révélateur exacerbé des besoins universels du piéton mobile » (5).
Pour assurer la visibilité, il est important de définir des principes d’implantation, garants d’une cohérence et d’une continuité.
La signalétique doit donc se situer dans un endroit approprié et être distincte des autres repères visuels du paysage urbain (comme par exemple les enseignes commerciales et publicités). Elle doit être visible depuis le domaine public, à chaque point de décision sur le site, et cela jusqu’au lieu de destination. Pour ce faire, ses supports doivent être contrastés par rapport à l’environnement immédiat.
Le premier élément visible devrait être l’enseigne. Elle permet de repérer le site depuis le tissu urbain, tout en lui donnant une identité. On constate pourtant que, souvent, ce n’est pas le cas.
Le positionnement idéal est celui en hauteur, permettant un repérage de loin. Il faut aussi tenir compte des différentes perspectives selon les voies d’accès. Ainsi, il faut prévoir deux enseignes pour les bâtiments en angle.
L’usager parcourant un site ou un bâtiment étant en mouvement, il consacre peu de temps à la lecture des informations (3 secondes pour la lecture d’un panneau directionnel par exemple) (6). La lisibilité de la signalétique est donc essentielle.
Elle est principalement déterminée par la charte graphique. Celle-ci doit tenir compte de plusieurs éléments :
> Le choix d’une police contrastée par rapport au support ;
> La sélection d’une police unique : simple, sans fioriture, unie (sans contour) et sans empattement. Les polices exemplaires de ce point de vue sont celles de la famille dite « linéaire » : Arial, Verdana, Helvetica… ;
> L’adaptation de la taille de la police en fonction de la distance de lecture et de l’angle de vision d’une personne debout comme d’une personne assise en chaise roulante ;
> L’utilisation parcimonieuse des nuances en italique, en gras ou en majuscule, afin de mettre un texte en exergue.
Les supports doivent être adaptés aux informations à dispenser et dimensionnés en conséquence. On songe à l’accès pour les personnes en chaise roulante : si le message nécessite une lecture approchée de moins d’1 m (plan d’orientation, cartel, panneau d’information détaillée), il faut prévoir un accès jusqu’à l’affichage, ainsi qu’éventuellement un dégagement par-dessous.
Il faut également veiller à ne pas rassembler trop d’indications sur un même panneau. Pour être compréhensible, le contenu doit être ciblé et hiérarchisé en tenant compte de la géographie du lieu mais aussi de sa logique institutionnelle (départements, services proposés…). La hiérarchisation des données proposera en outre plusieurs niveaux de lecture. Ainsi, l’identification des éléments fondamentaux sera instantanée et les détails secondaires seront lus par la suite.
Pour que personne ne tombe dans le panneau
La signalétique doit être universelle et tenir compte des différents besoins du public. Ce dernier est notamment composé de personnes à mobilité réduite (personnes handicapées motrices, malvoyantes ou non-voyantes, sourdes ou malentendantes, handicapées mentales) mais aussi de personnes pouvant, à divers degrés, se retrouver dans une situation de handicap (souffrant d’une grande fatigabilité, d’acouphène, de crises de panique, de daltonisme, d’illettrisme ou encore, par exemple, des touristes ne connaissant pas la langue locale).
On distinguera ainsi quatre grands groupes. A différents besoins, différents moyens.
Pour les personnes rencontrant des difficultés de compréhension, une bonne signalétique les rassure et les guide de façon intuitive vers leur destination. La lisibilité et la simplicité des informations sont dans ce cas prédominantes.
L’utilisation de pictogrammes (idéalement standardisés (7)) est plus que conseillée. Ces derniers doivent être immédiatement compréhensibles, très épurés et utilisés de manière homogène. Ils sont placés soit seuls, soit à côté d’un texte et permettent, d’un simple coup d’oeil, de faire passer un message aux multiples usagers.
Pour simplifier l’orientation, on peut également recourir à l’emploi de couleurs différentes pour distinguer les équipements et services. Les portes des sanitaires peuvent, par exemple, toujours être en bleu, les portes de sorties de secours en vert, les bureaux administratifs en gris, etc. Des marquages colorés au sol sont aussi une option de fléchage intéressante et sont par ailleurs très ludiques pour les enfants.
Les personnes malentendantes ou sourdes ont également besoin d’une signalétique facilement compréhensible en raison de leurs difficultés de communication. Par ailleurs, beaucoup de personnes sourdes n’ont pas accès à l’information écrite. Il est alors utile d’utiliser la langue des signes pour leur transmettre des messages. La SNCF développe à cette attention une initiative très intéressante : le dispositif « Jade » est un personnage virtuel, visible sur les écrans plats d’information installés en gare, qui traduit en langue des signes certaines informations diffusées oralement (8). Cet équipement, actuellement présent à la gare de l’Est à Paris, sera développé dans d’autres stations et devrait, à terme, également traduire des informations en temps réel.
La personne aveugle ou malvoyante a quant à elle besoin d’une signalétique sonore ou tactile pour être efficacement renseignée. Les informations principales doivent être doublées oralement (annonce de l’arrêt dans un transport public, synthèse vocale dans un ascenseur…). A cet effet, on développe de plus en plus le balisage sonore (voir « Tout s’explique » pages 22-23) qui permet aux personnes équipées d’une télécommande d’entendre un message transmis par une balise. Des plans en relief ou des maquettes peuvent également les aider à se repérer. Bien que peu utilisé, le braille reste une option à ne pas négliger.
Pour les personnes déficientes motrices, une signalétique rationnelle est très utile afin d’éviter des déplacements fastidieux. Néanmoins, elle doit être complétée par un fléchage et un signalement des équipements spécifiques à leur attention : entrée PMR, WC adapté, ascenseur, zone de repos…
Ainsi, une signalétique accessible à tous se doit d’être tant visuelle que sonore ou tactile. En trouvant des solutions adaptées aux besoins spécifiques des personnes à mobilité réduite, on s’assure en outre d’offrir un confort supplémentaire à chacun des usagers.
Ne pas aller droit dans le mur !
L’implantation de la signalétique se concrétise par la mise en place de supports (panneaux, plans, totems…) avec contenus ciblés (textes, dessins, pictogrammes…). Toutefois, différentes étapes doivent précéder cet aboutissement afin de mettre en cohérence le lieu et les objectifs à atteindre.
Le premier stade consiste en l’élaboration d’un diagnostic. Il s’agit de collecter un maximum d’informations à propos de la structure du site et de son utilisation. Pour ce faire, il convient de consulter différents intervenants, d’étudier les plans de situation et de réaliser des relevés de terrain afin d’identifier les axes de déplacement, les types d’usagers, etc.
La deuxième phase est la rédaction du plan de signalétique qui définit les principes d’organisation en tenant compte des différentes informations et demandes récoltées lors de la phase de diagnostic. Les domaines d’interventions sont identifiés : il s’agit des points de départ de la signalétique (dans l’espace urbain ou uniquement aux entrées), de son jalonnement (les informations doivent être continues sur tout le site) et de sa destination.
Une fois ce plan validé, il convient d’établir un document de production reprenant la charte graphique, le type de support qui sera utilisé et leur localisation. Lors de cette phase, on veillera à ne pas multiplier inutilement la pose de panneaux : trop d’informations « tue » l’information dira-t-on. On se servira le plus possible de l’architecture du lieu pour que le visiteur puisse s’orienter aisément. Ce qui importe particulièrement ici est la continuité, la cohérence et l’homogénéité des supports et de leurs contenus. C’est ici que les besoins spécifiques des PMR doivent être pris en compte.
Par ailleurs, concernant l’information à communiquer en tant que telle, certains supports sont privilégiés selon qu’elle soit statique, dynamique ou temporaire :
> Les informations statiques sont les informations de base, valables sur une longue période et qui peuvent donc s’incarner sous la forme de supports pérennes ;
> Les informations dynamiques sont celles que l’on signale en temps réel, à l’aide de supports électroniques actualisés en permanence. Il s’agit donc d’une signalisation variable ;
> On distingue encore les informations temporaires, valables durant une durée plus ou moins longue. Elles sont donc prévisibles et auront une place prévue sur les modules de signalétique, alors polyvalents.
On veillera à réaliser régulièrement une évaluation de la signalétique afin de vérifier qu’elle reste en concordance avec l’espace et les demandes des usagers. Il faut aussi entretenir le mobilier en place car sa dégradation nuit à la lisibilité de l’information.
Réfléchir avant d’agir !
On le constate, la signalétique accessible à tous reste actuellement un domaine exploratoire. La rendre efficace et compréhensible par tous n’est pas chose simple. Il est difficile de dégager un modèle du genre car son champ d’application est très vaste et varie fortement en fonction du contexte et de la perception des usagers. Son implantation requiert donc une approche prudente et ne doit certainement pas être prise à la légère. Il convient de travailler au cas par cas.
Aujourd’hui, différentes solutions sont présentes en matière de signalétique accessible à tous. Cependant, même si on arrive petit à petit à codifier ces pratiques, de nombreux mauvais exemples subsistent et il convient d’en tenir compte afin de ne pas retomber dans les mêmes écueils.
Une bonne signalétique peut considérablement améliorer l’accessibilité et la convivialité d’un espace. Toutefois, dans des espaces mal agencés ou très complexes, elle ne peut l’impossible à elle seule. Dès lors, nous ne pouvons qu’encourager les auteurs de projet à se servir de l’architecture afin d’optimiser l’orientation des visiteurs. Dès la conception d’un bâtiment, il est en effet possible d’agencer les espaces de manière simple, de penser à l’éclairage et à des points de repère éventuels qui permettront d’éviter le recours systématique à des fléchages longs et parfois complexes. L’architecture doit idéalement parler d’elle-même !
La signalétique dans la chaîne de déplacement
Même si l’implantation des éléments de la signalétique peut varier en fonction du site et de ses utilisateurs, on peut dégager certains préceptes en tenant compte de la logique de déplacement.
Accéder au site (à pied, en transport en commun ou en voiture) :
> Depuis le domaine public, installation d’un fléchage jusqu’aux entrées principales. En fonction de l’attractivité du lieu, étudier la pertinence d’un jalonnement routier depuis les grands axes, dans le quartier et aux arrêts de transports en commun les plus proches ;
> Aux abords immédiats, mise en évidence du site et de ses accès par la pose d’une enseigne, de totem, du numéro postal…
Entrer dans le site :
> A l’entrée du site et près des emplacements de stationnement, mise en place d’une signalétique facilitant le repérage des entrées du bâtiment et dirigeant vers le point d’accueil.
Circuler dans le site :
> Dans le site et au sein du (des) bâtiment(s), mise en place d’une signalétique continue vers les différents équipements et fonctions du site (accueil, services, départements, sanitaires…). A aucun moment, le visiteur ne doit se retrouver sans indication lorsqu’il se trouve face à un choix ;
> Aux points de décision (entrée, accueil, croisement, sortie d’ascenseur…), renforcement de la signalétique, par exemple par l’apposition de plans de localisation et d’orientation.
Utiliser les fonctions et équipements du site :
> A l’approche de la destination, confirmation de l’arrivée par la signalisation du lieu (pictogramme de l’équipement, nom du département, numéro du local…) ;
> Au point de destination, mise en place éventuelle d’une signalétique d’information expliquant les procédures de fonctionnement, les éléments à transmettre…
La signalétique affiche ses couleurs
Pour obtenir une signalétique visible, lisible et compréhensible, les couleurs jouent un rôle fondamental. Elles concourent à mettre en exergue les informations utiles et à organiser l’espace.
Comme évoqué dans l’article, une signalétique est visible si son support est contrasté par rapport à l’environnement immédiat. Elle est lisible lorsque son contenu est contrasté par rapport à son support.
Chaque couleur possède un indice de réflexion de la lumière différent. Dès lors, pour obtenir un contraste significatif, la différence entre l’indice de réflexion de la couleur la plus pâle et de la plus foncée doit être de minimum 70 %. A cet égard, quelques combinaisons optimales sont le noir et le blanc ou le bleu et le jaune. Le noir et le gris constituent un mauvais exemple parmi d’autres. Afin d’améliorer encore la lisibilité de l’information, on privilégiera le choix de caractères clairs sur un fond foncé.
Pour faciliter la compréhension de la signalétique, la couleur du support peut également varier en fonction du contexte et de la charte graphique. Toutefois, on veillera à conserver l’utilisation de certaines couleurs au profit de la signalétique de sécurité. Les couleurs de sécurité ont une signification déterminée et leur respect doit être maintenu car elles génèrent des comportements spécifiques.
> Le rouge exprime l’interdiction ou l’urgence et signale dès lors des équipements tels que le matériel de lutte contre l’incendie, les dispositifs de coupure d’urgence, etc. ;
> Le vert est utilisé pour les signaux de sauvetage comme le fléchage vers les sorties de secours ou bien encore vers le matériel et les postes de premiers soins ;
> Le jaune avertit d’un danger à l’image d’un risque de chute, d’une possibilité d’électrocution…
Par ailleurs, certaines personnes présentant une altération de la vision des couleurs (le daltonisme en est la forme la plus familière), il est indispensable, en matière de sécurité, d’associer la norme de couleur aux formes et symboles d’usage afin d’éviter d’éventuels malentendus.
Du bout des doigts…
Le braille, de son inventeur du même nom (Louis Braille), est apparu au début du 19e siècle. Il permit alors aux aveugles d’étendre leur culture, jusque là uniquement orale, et d’ainsi marquer leur indépendance, élevant par la même occasion leur statut social. Ce système d’écriture tactile en relief reste encore à ce jour la seule langue écrite pour les non-voyants. Pourtant, une minorité de la population aveugle lit le braille (on parle souvent de plus ou moins 10% de celle-ci (9)). A l’heure de la technologie numérique et alors que nos outils pour lire et écrire évoluent sans cesse, la légitimité du braille est souvent remise en cause. L’information numérisée peut en effet être transmise par le son : synthèse vocale, reconnaissance de caractères…
Deux opinions se dégagent sur le sujet. D’aucuns pensent que le braille isole la personne non-voyante et que ce moyen de communication doit disparaître. De plus, les retranscriptions en braille étant chères et volumineuses, pourquoi ne pas plutôt utiliser les technologies modernes : lecteurs mp3, livres audio, logiciels de lecture d’écran d’ordinateurs…
D’autres déplorent la lecture-écriture contemporaine, qui ne donne plus la possibilité aux jeunes déficients visuels de savoir lire. Ils voient le déclin de la lecture du braille comme un signe de régression et non pas de progrès. « Sans symboles écrits, on ne peut plus organiser notre esprit. L’écriture est phonétique et saccagée. Au-delà de conséquences cognitives apparaissent aussi des pertes culturelles : la structure de la pensée est transformée, désorganisée. N’oublions pas que ces nouveaux outils sont également coûteux » (10).
Bref, au regard de ces deux mouvements, il nous vient à l’esprit que, tout en tirant profit des nouvelles techniques, il ne faut pas faire fi du braille, unique langage écrit du non-voyant.
Les plans multisens(ationnels)
Le plan d’orientation est le support inévitable qui fournit une vue générale de l’ensemble du site et répertorie les principaux locaux et installations (entrées, sorties, points d’information, cheminements…). Il informe l’usager de sa localisation et lui donne l’occasion de se diriger en conséquence. Le plan est installé aux points stratégiques, de façon à correspondre à l’orientation géographique des lieux.
Afin d’être universel et donc accessible à tout un chacun, le plan d’orientation fournira idéalement :
> des informations simplifiées, illustrées à l’aide de pictogrammes standardisés ;
> des informations tactiles comprenant l’utilisation de pictogrammes et de symboles simples en relief, de couleurs contrastées et de braille ;
> des informations sonores délivrées sur pression d’un bouton spécifique.
Le plan d’orientation multisensoriel, pour être localisable par tous, doit être complété par une balise sonore et/ou des marquages podotactiles.
La signalétique en temps réel : l’exemple des transports en commun
Les notions d’informations temporaires, statiques et dynamiques trouvent leur meilleure représentation dans les transports en commun. En effet, le voyageur a besoin d’une information précise, efficace et actualisée à différents moments de son parcours, que ce soit avant la montée, durant le trajet et aux points de correspondance.
A titre d’exemple :
> Les dépliants horaires ou encore le numéro d’une ligne et sa destination sont des informations statiques ;
> Les panneaux d’affichage électroniques annonçant la voie, un retard ou le temps d’attente, correspondent à une information dynamique ;
> Le déplacement de l’arrêt d’une ligne pour plusieurs semaines ou une déviation d’itinéraire pour cause de travaux, équivaut à une information temporaire.
La difficulté principale est de rendre ces deux derniers types d’informations accessibles à tous, y compris aux personnes malvoyantes et aveugles pour lesquelles l’information sonore est primordiale. Ces dernières années, plusieurs initiatives à destination du grand public ont vu le jour et permettent de pallier aux difficultés d’accès à l’information des personnes déficientes visuelles. Citons, entre autres, le service Railtime de la SNCB qui permet au voyageur de consulter les horaires de train, le numéro de voie et les retards éventuels en temps réel via Internet ou téléphone. Un autre exemple est le service TECxto qui envoie aux clients inscrits des informations par SMS sur les perturbations du réseau TEC (retards, déviation de lignes, suppression d’arrêts).
Prolongement de la signalétique
La charte de la signalétique d’un espace se doit d’être homogène sur le territoire en question mais également via les supports la relayant, comme le site Internet. Ainsi, chaque communication électronique, brochure ou plan papier distribué, doit parfaitement correspondre aux informations fournies sur place, afin de donner la possibilité à l’usager de préparer ses déplacements.
Dans cette optique, une section propre aux PMR est à conseiller sur le site Web. Des cartographies virtuelles actualisées aident par exemple à renseigner les itinéraires accessibles. Par ailleurs, les annonces concernant des éventuelles entraves, comme des travaux temporaires, peuvent être communiquées par ce biais.
Bibliographie
Durant la préparation de ce dossier, nous nous sommes inspirés de plusieurs articles et études. Quelques-un(e)s nous ont été particulièrement utiles.
> AVIV R (traduction de EDMONDS B, avec GENTY F et BARDET A), A l’écoute du braille, New York Times, 3 janvier 2010
> VANDEVYVER B (mise à jour par POMIAN J-L), La couleur dans les lieux de travail, INRS ED 40, La Chapelle Montligeon, 2002
> Signalétique extérieure des campus. Le guide pratique, Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, Lyon, Novembre 2010
> Signalisatie bij De Lijn – Gramma wijst de weg, Gramma, Antwerpen
Marie-Ange Vandecandelaere et Jérôme Schuman
(1) Source – ISO/TR 7239 : 1984
(2) Signalétique extérieure des campus. Le guide pratique, Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, Lyon, Novembre 2010, p.20.
(3) en aparté Signalétique, http://www.signaletique.coop
(4) Les critères techniques d’une signalétique accessible à tous sont décrits sur http://www.gamah.be/documentation/conseils-accessibles
(5) Ville accessible à tous, Quelles solutions pour quels usages ?, Certu, Lyon, 14 octobre 2010
(6) Signalétique extérieure des campus. Le guide pratique, loc.cit. pp.90, 92.
(7) La norme la plus récente, ISO 7001 : 2007 (International Organization for Standardization), définit une série de pictogrammes et symboles.
(8) Equipements – Jade, Délégation à l’accessibilité et aux voyageurs handicapés, SNCF, http://www.accessibilite.sncf.com/spip.php?article22
(9) Le monde des aveugles, Université Vincennes – Saint-Denis Paris 8, http://www2.univ-paris8.fr/ingenierie-cognition/master-handi/etudiant/projets/site_sam/aveugles/info_av.htm
(10) AVIV R, A l’écoute du braille, New York Times, 3 janvier 2010, traduction de Brian Edmonds, avec Frédérique Genty et Alain Bardet